16 rue Basse : une rare façade renaissance
Publié le 14 octobre 2007
Mis à jour le 31 mai 2021
C’est une découverte bien extraordinaire que cette façade. Découverte à laquelle on pouvait s’attendre, puisque l’édifice était repéré au Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur dans la catégorie des bâtiments « à conserver et à restaurer ».
16 rue basse : Façade (octobre 2007)
16 rue basse : Tête de lion (octobre 2007)
Portique de l'Hôpital des Innocents (Florence).
Loggias du Château de Madrid.
Château de Breda (Pays Bas).
Ces sculptures permettent d’avancer quelques hypothèses sur l’origine de ce bâtiment. La première est liée à l’histoire de l’ordre des Dominicains, fondé en 1215 à Toulouse pour prêcher et convertir les hérétiques, et premièrement dénommé en France les dominicains de St Jacques, en référence au couvent parisien fondé en 1218 dépendant d’un couvent établi au nord de Gênes portant précisément le nom de St Jacques. A Paris, la rue dans laquelle ils s’installèrent au XIII° siècle avant de s’établir rue St Honoré, a gardé jusqu’à aujourd’hui le nom de St Jacques. Il y a donc un lien symbolique entre ce décor et la congrégation lilloise, dont le chœur de l’église s’élevait juste à l’arrière de cette maison. Mais l’intérêt essentiel n’est pas dans la qualité intrinsèque du décor ; il est aussi dans la filiation de cette composition de façade avec l’un des motifs emblématiques de travée selon la Renaissance, « inventé » par Brunelleschi à Florence à partir de 1419 pour l’Hôpital des Innocents.
Le rôle des médaillons, au départ vierges de sculptures puis dotés en 1487 de terres cuites vernissées par Andrea Della Robbia, est simple ; outre leur fonction de représentation de l’usage du bâtiment
octobre 2007